Entre fidélité à la tradition et désir d’émancipation, moi, je suis

Article : Entre fidélité à la tradition et désir d’émancipation, moi, je suis
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2021-06-13

Entre fidélité à la tradition et désir d’émancipation, moi, je suis

Comment écrire sur ça ? La société nous conditionne très souvent. On perd toute individualité au profit du social. Alors je deviens qui si je ne suis pas moi ? La dot demeure un combat pour notre génération. A mes yeux, la dot est un moyen mis en place et maintenu pour empêcher les jeunes femmes de s’épanouir pleinement.

Si la dot est censée sceller l’union entre deux familles, pourquoi il faudrait que l’acte soit dans un sens unique ? Selon le Code togolais des personnes et de la famille, elle doit rester symbolique et ne pas excéder 10 000 francs CFA, versés à la famille de la fiancée. Et pourtant, bijoux en or, biens d’équipements, vêtements et billets ont remplacé les traditionnelles noix de kola, les bouteilles de sodabi (boisson locale) et les pagnes.

Cette tradition divise en tout cas les législateurs en Afrique de l’Ouest. Ici, chez nous au Togo, plusieurs familles ne sont pas d’accord sur le fait que la dot soit fixée à 10 000 francs CFA. Il faut croire qu’on vend la jeune fille à la famille du jeune homme. Certaines jeunes femmes, très attachées à cette tradition, n’éprouvent aucune gêne, lorsque la facture de leur dot s’élever jusqu’à 1 million de francs CFA.

On demande souvent s’il a des moyens pour subvenir au besoin de la femme, comme si tout se résumait à l’argent.

Récemment, je discutais avec une connaissance (jeune homme de 27 ans) qui me disait que sa campagne la presse pour venir faire la dot. « Le pauvre ! », me suis-je dit intérieurement. Une autre personne (dans la trentaine) me dit qu’il économise pour assurer la dot de sa dulcinée.

Jusqu’ici, notre génération crie ras le bol mais la tradition a bien le cœur dur. Il est vrai que les autorités togolaises se sont penchées sur la question. La facture trop élevée de la dot est l’une des raisons pour lesquelles le Code togolais des personnes et de la famille l’a fixée à 10 000 francs CFA. Néanmoins, une chose est l’adoption d’une loi et son application en est toute une autre.

La dot, de par le passé, était assez symbolique. De nos jours, il faut croire que la jeune fille est un investissement sur lequel il faudrait attendre un retour sur investissement. Personnellement, la dot est l’une des traditions qui me répugne. Je la considère comme une stratégie bien ficelée pour empêcher l’équité Genre dans nos sociétés.

Et se marier à la fin avec des faire-part après la pré-dot, la dot… visualisez cette vidéo et analysez par vous-même

De mon point de vue, notre génération ne compte pas de sitôt faire bouger les lignes pour un changement de mentalité dans ce sens. D’ailleurs, peu d’hommes acceptent doter les femmes dans notre ère. Ainsi, le chemin que les jeunes ont trouvé pour contourner d’une manière ou d’une autre la dot, c’est le concubinage.

Je peux comprendre que la dot est un fait social, mais le fait qu’elle ne devienne un moyen d’arnaque est tout simplement frustrant. Je ne vois pas ma famille en train de m’écrire une longue liste de dot parce que j’ai décidé de partager ma vie avec quelqu’un. Non. Tout comme mes parents ont saigné pour payer mes études, c’est de cette même manière que les parents de celui avec qui je déciderai de faire ma vie ont tout donné pour son éducation. Alors, personne n’exige la dot de qui que ce soit de ma part (chacun est libre de l’interpréter comme il le sent).

Une femme heureuse

Il serait judicieux que ma génération puisse vraiment réagir quant à ce phénomène de la dot (cette tradition a perdu sa valeur) qui à mes yeux est une forme de servitude. Il faut que chacun prenne conscience qu’à notre époque, les parents de la jeune fille tout comme du jeune garçon déboursent d’énormes sommes pour l’éducation. Il faut donc lâcher les baskets des jeunes hommes avec une facture exorbitante de la dot comme s’il faille réduire la femme à un objet d’ornement. Il faut donner à chaque humain la possibilité d’exprimer son individualité librement. Il faut juste demander à nos jeunes sœurs pourquoi elles s’accrochent tant à la dot, vous serez surpris mais alors très surpris des réponses.

Nadia

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