Peut-on envisager une éducation spécialisée au sein d’une brigade pour les mineurs ?

Article : Peut-on envisager une éducation spécialisée au sein d’une brigade pour les mineurs ?
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2021-10-19

Peut-on envisager une éducation spécialisée au sein d’une brigade pour les mineurs ?

En tout lieu où se manifeste la présence humaine, on ne peut pas négliger le poids l’éducation. L’éducation est un apprentissage à vie. Qu’on soit en liberté ou non, l’homme a naturellement besoin d’apprendre pour se développer intellectuellement, moralement ou physiquement. Cependant, il urge de se questionner sur l’éducation des enfants en milieu carcéral.

Communément appelé Brigade des mineurs, ce centre de détention se charge de la réinsertion des enfants en conflit avec la loi. Ces enfants auteurs de différents délits n’ont plus forcément la chance de poursuivre un cursus scolaire. Le milieu transforme, le milieu façonne, le milieu fait l’homme.

Ainsi, tout enfant auteur qui séjourne un tant soit peu en milieu carcéral devient la pire version de sa personne une fois de retour dans sa communauté ou au sein de sa famille. On devient très souvent le portrait de celui qu’on côtoie. Même si la loi exige l’incarcération de ces enfants afin de mieux les redresser sur le droit chemin, le résultat escompté demeure parfois une illusion totale. Bien des enfants, après avoir purgé leur peine, sont sujets de récidivisme.

Dans le système classique, tout enfant auteur d’un délit est incarcéré. Il purge ensuite sa peine, et retrouve la liberté. Il n’y avait pas pour autant une mesure d’accompagnement ou encore de réinsertion socio-professionnelle.

Cet ancien système a fait ses preuves en prouvant à quel point ces enfants en conflit avec la loi ont besoin d’un accompagnement afin de leur éviter tout risque de récidive. Cependant qu’en est-il concrètement de l’éducation scolaire de ces mineurs ?

La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que l’éducation est un droit humain fondamental pour tous. En effet, qu’il jouisse de sa liberté ou qu’il soit incarcéré, tout enfant a ce droit.

Comment traite-on le cas de ces mineurs qui n’ont pas encore fini par exemple le collège ? Jusqu’ici on offre à ces mineurs auteurs de délit, la chance de se frotter à des métiers manuels comme la couture ou encore la coiffure. En soi, cette initiative est louable. Néanmoins, n’est-il pas possible d’offrir à ces enfants un cursus scolaire spécialisé ? Il s’agirait d’offrir une éducation scolaire spécialisée à ces enfants incarcérés. De telle sorte qu’ils puissent poursuivre les études une fois leurs peines purgées au sein de la brigade.

Un enfant incarcéré a tout de même le potentiel de poursuivre son cursus scolaire si on lui accorde une telle occasion. C’est une perspective qui ne pourrait qu’être bénéfique non seulement pour ces enfants en conflit avec la loi mais également pour la société.

La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que l’éducation est un droit humain fondamental pour tous. En effet, qu’il jouisse de sa liberté ou qu’il soit incarcéré, tout enfant a ce droit. Crédit photo : Succo / Pixabay

Un enfant en conflit avec la loi a ses droits

En décembre 2020, une nouvelle brigade pour mineurs a été inaugurée à Lomé. D’après les porteurs du projet de construction de cette nouvelle structure de détention pour mineurs (Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Union Européenne (UE) et le gouvernement togolais), il est notamment question du respect du droit des enfants en conflit avec la loi, en leur offrant un meilleur cadre d’insertion.

Cette brigade dispose de dortoirs séparés, une partie pour les filles et une autre pour les garçons. Des services sont également prévus comme : des activités culturelles, des formations professionnelles, le développement des compétences pour la vie, y compris l’éducation sur la prévention des violences, la médiation, l’appui psychosocial et la réinsertion socio-familiale.

L’objectif principal des brigades pour mineurs c’est la réhabilitation de l’adolescent auteur de délits dans sa communauté tout en le responsabilisant face à l’acte qu’il a commis. Justement, l’impact de la détention sur le développement et l’avenir des adolescents questionne fortement sur la place accordée à l’éducation au sein de la brigade des mineurs.

Ces différentes formations professionnelles à l’endroit de ces enfants répondent-elles efficacement à leur réinsertion ? Quels sont les défis auxquels font face réellement tous ces acteurs impliqués en matière d’éducation de ces mineurs ? À partir de pareilles questions fondamentales, il serait possible d’envisager une éducation spécialisée pour ces enfants en conflit avec la loi.

La continuité du cursus scolaire en milieu carcéral pour mineur est-il possible ? Quels sont les challenges et les défis que rencontrent, au quotidien, ces acteurs qui accompagnent ces mineurs en contact avec la loi ? Le prochain article nous en dira plus.

Nadia

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