Pour que l’histoire ne s’efface pas, les tueries du Rwanda

Article : Pour que l’histoire ne s’efface pas, les tueries du Rwanda
Crédit: Ivan Mucyo via Wikimedia Commons
2022-04-08

Pour que l’histoire ne s’efface pas, les tueries du Rwanda

Le 7 avril 1994, tous les démons ont quitté l’enfer pour séjourner au Rwanda. Ce séjour durera environ trois mois. La flamme est allumée par le président rwandais Paul Kagame et la première dame Jeannette Kagame. Cette flamme (« plus jamais une telle barbarie sur le sol rwandais ») allumée le 7 avril 2022 au Mémorial du génocide de Gisozi, à Kigali marque le début de la 28ème année de commémoration du génocide rwandais. Elle brûlera cent jours. Mes pensées vont à tous les survivants des atrocités opérées au Rwanda d’avril au juillet 1994  au nom d’une rivalité fraternelle.

Au Rwanda, j’ai rencontré de belles âmes. Souriantes et aimables. J’ai découvert des endroits époustouflants comme le Kitabi Eco Center. J’ai eu la peur de ma vie en faisant le Canopy Walkway à Nyungwe Forest National Park, malgré la beauté de cette expérience. J’ai bu une bonne dose de lait dans un Milk Bar. J’ai déjà regardé drôlement un agent de santé rwandais à l’aéroport pour une affaire de série 2009 sur un billet de 100 $.

Cependant, dans le même pays je me suis sentie horriblement mal. Au Mémorial du Génocide de Kigali, j’ai pleuré plus d’une heure d’affilée. Je me suis sentie entre le marteau et l’enclume, brisée. Il était inadmissible de ne pas visiter ce musée avant mon départ de Kigali. A trois jours de mon départ, ce fut le énième confinement total du pays. Pourtant j’ai pu visiter le Musée du Mémorial du Génocide de Kigali et celui la Campagne contre le Génocide. Pour vraiment comprendre les moments sombres du pays des mille collines, il n’y a pas mieux que ces deux musées.

Le Mémorial du Génocide de Kigali vous plonge dans la douleur et la souffrance des Rwandais pendant la période du génocide. Le musée donne la possibilité aux visiteurs de regarder quelques documentaires des survivants de cette barbarie. Les témoignages vous glacent le corps. Je n’en revenais pas de ce que j’écoutais de la part de ces survivants. Mes larmes coulaient comme jamais. Je me suis demandé jusqu’où la haine pourrait nous conduire. Les voisins sont devenus des loups les uns pour les autres. La haine a pris le dessus sur l’amour. L’indifférence a pris sur le dessus sur l’amitié. La barbarie a pris le dessus sur l’alliance et le sang. Au point d’amener tout le Rwanda dans un désastre total. Une véritable saison des machettes où le mal n’a pu reculer devant le bien. Une journée de haine c’est déjà trop. La haine entre Tutsi et Hutu pendant cet invivable génocide dura trois mois.

Je suis allée au Rwanda 27 ans après le génocide rwandais. Je ne pouvais pas croire qu’un peuple aussi magnifique a vécu un épisode aussi douloureux. Le Rwanda c’est mon pays de cœur pour une seule raison : sa vision. Ce n’est pas évident de bâtir un pays qui impose autant d’admiration à la suite d’une saison génocidaire sanglante. Mes pensées vont à ces enfants tués lors du génocide rwandais qui auraient pu être des héros nationaux à l’instar de l’arbitre Salima Mukansanga.

A l'intérieur de Children's Room (Tomorrow Lost)
A l’intérieur de Children’s Room (Tomorrow Lost)/ Crédit Photo @Mess AY

Une pensée à ma Sweetheart Amina que nous avons hâte d’accueillir à Lomé très vite.

Une pensée à mon cher Obed (ce mec est incroyablement taquin) que nous avons aussi très  hâte d’accueillir à Lomé.

Une pensée à mon ami Donatien (un mec génial que j’ai rencontré par hasard à l’aéroport de Kigali en rentrant à Lomé) que nous espérons retrouver dans un autre pays d’Afrique assez vite.

Grâce à vous, je ne connais pas que le Rwanda. Je porte le Rwanda tout au fond de moi. Paix sur le Rwanda.

With Love,  

Nadia

Partagez

Commentaires

J-C
Répondre

Belle plume

with love and care