La haine au quotidien

Article : La haine au quotidien
Crédit: Rodnae
2021-07-04

La haine au quotidien

A 05h du matin, Adjovi-Déborah est la seule à se réveiller dans la maison. Fait-elle cela par plaisir ? Automate, elle balaie toute la maison, fait la vaisselle, parcourt une distance d’au moins trois kilomètres avec les ostentations juste pour alléger la tâche de sa tante commerçante. Petite fille de treize ans, Adjovi-Déborah n’a pas un foyer fixe et stable qui est généralement destiné aux enfants de son âge, ce depuis sa petite enfance. A qui la faute ?

Chaque jour, c’est la même routine qu’elle opère avant de se rendre à l’école à cinq kilomètres de la maison. L’après-midi quand elle rentre, au lieu d’un petit repos avant de retourner à l’école, elle aide tantôt sa grand-mère à la cuisine, répond tantôt aux exigences du grand-père retraité. A 14h30, en retournant à l’école, tu la vois toute épuisée. A 17H30, c’est le triple de la routine matinale qui l’attend.

Adjovi-Déborah par ici, Adjovi-Déborah par là. Elle ne connait pas ce qu’on appelle distraction à son âge. Elle est devenue une âme adulte de trente-cinq ans dans un corps d’une fillette de treize ans. Adjovi-Déborah (Débo_Borah_ Vivi) c’est aussi l’échec scolaire. Soufflez qu’à treize ans, Borah fait le primaire, le cours élémentaire deuxième (CE2). Pendant ce temps son petit cousin de sept ans fait le cours préparatoire deuxième année. Un phénomène qui fait objet de moquerie, d’injure à l’égard de Vivi par moment. Pourtant, elle ne demandait rien de plus qu’un foyer où reposer sa petite tête et vivre comme les enfants de son âge qu’elle voit dans son école.

« Adjovi-Déborah », une maltraitance sous silence

Adjovi-Déborah c’est souvent la fille d’un oncle perdu ou encore une tante très perdue dans la lignée (c’est très compliqué de remonter l’arbre de la généalogie, merci) qui n’arrive pas vraiment à assumer leur rôle de père ou de mère. Ce sont des « Adjovi-Déborah » qui finissent par payer le prix fort de deux individus irresponsables, immatures dans l’âme mais très matures dans la discipline « Faire l’amour ».

On ne peut pas parler de l’éducation d’un enfant sans faire mentionner de la responsabilité du parent. Nous ne sommes plus à l’époque où les enfants sont des cadeaux du ciel, des « Dieudonné ». Les réalités sociales ont vraiment changé. Personne ne veut plus prendre soin de l’enfant de quelqu’un comme la sienne. « Adjovi-Déborah » est un phénomène dont personne ne parle assez dans nos sociétés. Combien de fois, une fille d’un oncle ou d’une tante dont on a la charge, et qu’on a fait la promesse d’éduquer et d’en prendre soin ne devienne pas une boniche à tout faire ?

Si cette petite fille n’est pas traitée de « sorcière », on lui rappelle surtout que son père et sa mère sont une bande d’incapables. Comment apprendre à un adulte à être responsable d’un enfant ? Que retient-on d’une éducation à la base si elle est dénudée de tout sens ?

Smile 🙂

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