Comprendre l’autre pour mieux vivre sa souffrance

Article : Comprendre l’autre pour mieux vivre sa souffrance
Crédit: pexels
2022-04-11

Comprendre l’autre pour mieux vivre sa souffrance

C’est difficile d’expliquer aux autres ce qu’on vit intérieurement. Dans ce texte je m’écris. Pourquoi ? Parce que je le veux.

J’ai longtemps pleuré car j’ai vu le monde me tourner le dos. L’absence du père ne m’a affectée aussi profondément qu’à mon adolescence. J’ai vécu à ma manière chaque déception, ou chaque rupture. Je ne m’étais jamais préparée à perdre certaines relations que ce soit amicale ou familiale. J’ai longtemps voulu être acceptée. J’ai souvent dit oui sans grande réflexion ou juste pour plaire. J’ai grandement souffert du manque de confiance et de complexe d’infériorité. C’est incroyable, comment j’ai aimé la souffrance.

Aujourd’hui je comprends que ma plus grande souffrance vient du refus de mon histoire telle qu’elle est. Personne ne peut fuir sa propre histoire. J’ai fui la mienne. A chaque fois la vie me suppliait d’accepter les choses sans aucun filtre, par des gifles. Alors, en décidant d’accepter les choses telles qu’elles sont, j’apprends à écrire les plus belles pages de ma vie.

Plus haut, j’ai effleuré l’absence du père pour une simple raison : j’ai appris à voir le bon côté de cette absence. Le refus de cette absence m’a littéralement anéantie. Quand il est question de nos parents, on a toujours tendance à être plus dur. On est humain avant d’être quoi que ce soit. Chaque humain a ses défauts et qualités.

Je me souviens quand j’étais plus jeune à quel point j’aimais me plaindre de cette absence. Je me suis longtemps mise en position de victime. Le mal c’est que l’autre ne peut pas me comprendre mieux que moi-même. J’ai cessé de tenir rigueur à ce parent qui a choisi d’être absent dans ma vie. Je ne lui ai pas pardonné. J’ai compris que je n’avais pas besoin de lui pardonner. J’avais besoin de le comprendre. J’avais besoin de respecter son choix. La parentalité est une grande responsabilité. J’ai accepté que ce parent soit pleinement responsable de son choix.

Cela m’a pris du temps pour aboutir à ces raisonnements. J’ai pu me guérir totalement de ce poids, traîné tristement sur plusieurs années. J’ai dû faire taire tout jugement. J’ai choisi la solitude par-dessus tout pour arriver à cette étape de ma vie. Parfois, la solitude est une solution pour se retrouver et être entièrement honnête avec soi.

Je n’ai plus peur de la solitude. J’aime être seule. La solitude m’apaise, me réconforte. Personne ne connait mieux que moi. Personne ne me comprend mieux que moi. Personne n’aime mieux que moi. Je sais que ce travail sur moi me demande encore de la patience et du temps. Je suis consciente que je ne peux me fuir. Je ne peux pas changer mes histoires passées. Je ne peux qu’accepter me consacrer du temps pour afin être celle que je suis et veux être sans aucune peur.

Nadia

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