Toute grossesse n’est pas visible

Article : Toute grossesse n’est pas visible
Crédit: Pexels
2022-04-18

Toute grossesse n’est pas visible

La nuit du 18 avril 2022 (à 00H16), j’ai fouillé ma galerie. J’ai vu une âme vivante. Une âme enthousiaste. Bref, une âme souriante. Je suis cette âme. Et j’ai surtout réalisé que la vie d’adulte est dure. Tout rêve est une grossesse. On le porte, on le nourrit et on l’enfante. Chaque rêve demande du temps, de la patience et de l’énergie pour devenir une réalité.

Je suis enceinte d’un désir depuis octobre 2020. Le chemin est rude. Je livre au quotidien un combat contre moi-même. Je mets en place des stratégies qui échouent. Je pleure dès fois. Je me plains à longueur de journée certains jours. Je ne me reconnais pas parfois dans le miroir. J’ai perdu du poids. J’ai une santé qui laisse à désirer. En regardant en arrière, je me suis rendue compte que tout rêve/ désir est une grossesse.

Certes, les autres comprennent difficilement ce qu’ils ne voient pas. Bien heureusement ! Parce qu’on ne porte pas nos rêves pour donner du plaisir aux beaux yeux des gens. On les porte pour soi. Tous ces sacrifices en valent la peine. Je vis comme je peux le processus vers l’enfantement. Le résultat compte. Cependant, le processus vers le résultat est déterminant. Vivons comme il faut chaque moment. Soyons sincère envers nous-même. Pleurons et gémissons s’il le faut.

Janvier 2018 à mars 2020 était une période insouciante dans ma vie. J’ai connu des hauts et des bas, tout naturellement. Ce fut époque où j’ai bossé comme une malade de manière moins intelligente.

Ce fut un moment où le travail rimait avec gagner de l’argent pour moi. Ce fut également une période où j’ai commencé par réellement grandir et mûrir. Ce fut surtout un temps où j’ai écouté des âneries comme « Oh pourquoi tu n’as pas de petit ami ? Tu vas devenir vieille fille, etc. ».

C’est grâce à cette période que je sais aujourd’hui ce qui est bien pour moi ou pas. Je sais que je porterai bien d’autres grossesses à terme (je parle bien évidemment des réalisations). J’oublierai très certainement les douleurs de celle-ci une fois l’enfantement terminé.

Mais, je ne pourrai oublier le chemin de tout ce processus. Tout processus demande du courage (que je manque parfois), de la patience (que je n’ai pas), du travail excellent (que je cultive au quotidien), du travail sur soi, de la déconstruction de toute dynamique sociale et de l’apprentissage.

Nadia

Partagez

Commentaires